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Appel à la commémoration du Programme National Résistance(2)

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Message par daniel Sam 5 Mar - 19:46

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Ca veut dire que, si au lieu de se laisser entraîner dans des débats soi- disant techniques, soi- disant d’application, soi-disant de spécialistes, on examine la réalité des problèmes dans leur ensemble - et dans ce domaine dès qu’on les aborde.... prenez l’exemple du sida, prenez l’exemple des industries pharmaceutiques en général -, il est parfaitement évident qu’il y a d’un côté les règles qu’imposerait l’intérêt commun, l’intérêt général, et d’autre part des intérêts particuliers qui empêchent que les bonnes solutions soient mises en œuvre.

C’est vrai pour des sujets encore plus angoissants. L’altération du climat du monde: il est actuellement exposé à la loi d’intérêts particuliers... C’est proprement scandaleux ! Or il n’est pas établi que cela doive être la règle qui triomphe. Et toute une série de signe montre qu’une proportion relativement de plus en plus importante de gens sont conscients de ces problèmes et veulent que le débat ait lieu pour savoir ce qu’il faut faire.

Pascale Fourier : Vous dites à un moment justement qu' il faut que le débat ait lieu. Mais on a l’impression, nous les simples citoyens, que toute décision politique nous échappe notamment parce qu’un certain nombre de décisions ont été transférés soit à l’Europe, soit au niveau de l’OMC. Alors que peut en penser un résistant qui a aussi lutté pour la défense de la démocratie, la capacité de choisir un destin collectif pour la nation ?

Maurice Kriegel-Valrimont : C’est probablement le débat majeur de notre temps! Il est vrai que d’une part le monde dans lequel nous vivons est d’une certaine manière issu du résultat de la seconde guerre mondiale. Mais il est vrai aussi que, par ailleurs, il change de façon très rapide et très sensible, que le monde dans lequel nous sommes aujourd’hui n’est plus le même,qu’il y a toute une série de choses qui sont en complète transformation et dans les conditions qui sont celles du fonctionnement actuel des choses.

Mais si vous prenez un recul historique suffisant, si vous examinez les périodes dans lesquelles il y a eu une amélioration dans la vie de la société prise dans son ensemble, - et en France, l’histoire est pour l’essentiel connue: le passage de l’Ancien Régime au régime républicain; un certain nombre de grands événements sociaux comme la reconnaissance des syndicats, comme ce qui s’est passé en 1936, comme ce qui s’est passé à la Libération, comme ce qui s’est, dans une autre mesure, passé en 68 et dans une série d’événements qui sont le mouvement social. Quand ce mouvement social, qui en France est réel, à un certain moment devient une force évidente, quand il rencontre un mouvement politique qui contribue à exprimer les besoins sociaux du moment, il arrive des résultats qui constituent un indiscutable progrès. Comment discuter du fait que la France est mieux avec un système de Sécurité Sociale que si elle en est dépourvue ! Comment discuter du fait que, encore avant la dernière guerre mondiale, des gens qui avaient travaillé toute leur vie et qui n’avaient pas de retraites étaient en situation de mourir de faim littéralement! Et qu’il vaut mieux, même s’il est ce qu’il est, un système de retraite institué comme après la deuxième guerre mondiale! Vous avez des démonstrations qui sont des évidences!

Or quelle est la caractéristique de tout ce qu’on peut appeler des progrès dans les rapports des hommes et des femmes, - et les femmes sont concernées puisque depuis des siècles elles sont en situation maintenue d’infériorité. Qu’est-ce qui permet d’obtenir des résultats ? Qu’est-ce qui assure la réalisation de perspectives, d’espoir qui ne sont pas déçus ? Eh bien, la chose est d’une parfaite évidence! Quand les problèmes sont soustraits au débat et à l’examen, quand ils deviennent des techniques de gouvernement et qu' on oppose ce qu’on appelle « la rue » à des décisions soi-disant majoritaires, mais camouflés dans des endroits qui ne sont pas accessibles à la volonté générale, eh bien, on fait ce que l’on veut, mais ce qui n’est pas conforme à l’intérêt commun.

Or la seule correction efficace à ce phénomène, c’est le fonctionnement démocratique, c’est la participation réelle des gens concernés aux problèmes qui les concernent. Et dans ce cas, vous avez une possibilité: il faut deux choses . Il faut la réalité du mouvement social. Comment ne pas considérer comme évident que, en 1936, les lois sociales ont été le résultat direct de l’énorme mouvement avec occupation des usines en 1936, c'est-à-dire le plus grand mouvement de grève que la France ait connu à cette époque depuis des dizaines et des dizaines d’années? Comment douter du fait qu’au lendemain de la Libération avec la présence des syndicats aux sein du Conseil National de la Résistance - et un phénomène qui malheureusement n’a pas été maintenu, dans la plupart des grandes entreprises et dans un grand nombre de petites : la totalité des gens étaient syndiqués - en tout cas leur participation à la vie de l’entreprise s’exprimait dans l’adhésion pratiquement unanime aux organisation syndicales. ... Rendez-vous compte de la différence quand vous avez maintenant moins de 10% des salariés qui sont syndiqués, c’est effectivement une faiblesse énorme du mouvement social! Ceci n’est qu’un exemple, mais ça veut dire que la réalité du fonctionnement démocratique détermine pour une part décisive les résultats que l’on obtient.

Donc l’objectif immédiat doit être de rétablir le fonctionnement démocratique réel, que ce soit en matière d’élections politiques, que ce soit en matière de fonctionnement des organisations sociales, que ce soit dans le domaine associatif en général. C’est totalement décisif ! Et de ce point de vue-là, ben, on ne peut pas fixerde dates.... Dans l’Histoire sociale et dans l’Histoire politique, la prétention au prophétisme est toujours un peu puérile.... Donc les dates ne sont pas disponibles... Mais la réalité du phénomène, en ce qui me concerne, pour les avoir vécu un certain nombre de fois, ça ne fait aucun doute! Ce qui s’est produit comme conséquence d’un certain nombre de données se produira encore! Et dans le monde, il existe des signes nombreux qui montrent que les gens ne sont pas disposés à laisser faire indéfiniment ce qui va à l’encontre de leurs intérêts évidents.

Pascale Fourier : Pour vous, quel est le cadre dans lequel doit s’exprimer, justement, cette souveraineté populaire, cette capacité de chacun des citoyens à s’exprimer ?

Maurice Kriegel-Valrimont : Sur ce plan je passe le relais... Je vais avoir très rapidement 91 ans, ce n’est pas à moi de le dire... J’ai le droit d’avoir une opinion la dessus, mais cela dépend des gens qui vont faire la suite. En 1944, nous avions 30 ans, et nous avons fait ce qu’il y avait à faire. Y compris sur le plan que vous évoquez. Maintenant, c’est à ceux qui ont 30 ans de le faire. Et non seulement je ne prétends pas leur dicter ce qu’ils ont à faire, d’une certaine manière je me l’interdit parce que c’est à eux que ça appartient. En ce qui me concerne je n’ai pas de doutes au sujet du fait qu’ils trouveront les solutions adéquates. Il faut se rappeler que quelques semaines avant le déclenchement des événements de 68, celui qui était à l’époque le meilleur observateur de la politique française, Viasson-Ponté, disait explicitement : « Il se passe rien, il se passe rien, il peut rien se passer ». Et quelques semaines après, vous aviez l’énorme phénomène de 68. Donc il faut se méfier des prévisions un peu trop hâtives...

En ce qui me concerne ma seule crainte est d’autre physiologique. Je n’ai pas, en ce qui me concerne, la garantie sur ce plan de voir les prochaines étapes dans leur déroulement. Je le regrette vivement et je serais très intéressé par cela. Mais ce que je pense, c’est que dans ce domaine, une fois que les questions deviennent celle d’un grand nombre de gens, - et ça commence à être le cas- , les solutions finissent par se dégager.

Alors si j’ose dire et là je m’adresse à tous ceux qui ont ces âges là : A eux de jouer!
daniel
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